Ils sont partout, se cachent derrière bien des noms d'objets du quotidien, ils peuplent le lexique de certaines professions et parsèment nos conversations : ce sont les anglicismes. Des termes anglais employés dans un contexte français : pas de quoi fouetter un chat, non ? S'il n'est pas neuf, loin s'en faut, le phénomène mérite tout de même qu'on prenne le temps de s'y arrêter. Qu'est-ce qui se joue, avec l'emploi d'anglicismes, en termes d'efficacité de communication, en termes d'image de marque ? Employer des anglicismes dans ses contenus : bonne ou mauvaise stratégie de communication ? On fait le point.
Les apports entre les langues existent depuis des millénaires, et entre tous types de langues. En effet, un mot sert à désigner un concept, ou un objet notamment. Alors quand une chose nouvelle fait son apparition, il faut bien la nommer. Souvent, l'on utilise d'abord un terme étranger, puis en fonction du contexte, si la chose en question est adoptée et fondue dans la culture du pays d'accueil, un mot peut être créé pour la désigner. C'est ce qui fait l'enrichissement d'une langue vivante, d'une langue qui évolue.
Des mots étrangers qui entrent dans notre langue, c'est très fréquent et ça ne date pas d'hier. Un exemple : le mot français "chocolat" est un emprunt à l'espagnol "chocolate", lui-même emprunté au nahuatl "xocolatl". Eh oui, le chocolat n'a pas fait que passer : il est bel et bien resté, jusqu'à intégrer durablement notre culture et notre gastronomie (miam).
Par ailleurs, certains anglicismes peuvent tendance à disparaître, puisque, comme nous le disions plus haut, un mot peut être créé dans la langue d'accueil lorsqu'une nouvelle chose (objet ou concept) est admise de manière durable. C'est le cas pour "software", mot d'origine anglaise, qui a longtemps été employé en français, mais tombé en désuétude. On utilise plus couramment aujourd'hui le néologisme français "logiciel", maintenant parfaitement intégré à notre lexique (et à nos dictionnaires, et même au dictionnaire de l'Académie).
Parfois, la langue d'accueil conserve le mot d'origine. Dans ce cadre, la langue française inclut dans son glossaire un grand nombre de mots anglophones. Quelques exemples d'anglicismes de la vie de tous les jours : parking, manager, best-seller, blog, bug… En effet, l'équivalent en langue française n'est pas entré dans la langue courante, pour une raison ou une autre. L'usage s'est naturellement imposé. A ce titre, on peut citer l'exemple du mot anglais "hashtag", apparu dans notre vocabulaire en 2007. Un équivalent en langue française a bien été proposé, "mot dièse", mais cette terminologie ne s'est pas imposée dans le vocabulaire français. C'est donc l'anglicisme qui est toujours utilisé aujourd'hui, notamment dans le champ lexical des réseaux sociaux, Twitter en tête. De même, il est rare d'utiliser le mot "courriel", qui avait été proposé comme une alternative française à l'anglicisme "mail", et en version raccourcie par rapport à "courrier électronique". On le croise parfois, mais de façon plutôt marginale.
On le voit, les anglicismes représente un enrichissement de la langue. Et un anglicisme qui n'est au départ qu'un emprunt peut tout à fait entrer dans le vocabulaire courant, et devenir un mot usuel de notre lexique. C'est bel et bien l'usage d'un anglicisme qui va ou non s'imposer dans la langue française. Cela ne se décide en aucun cas au niveau de l'Académie Française par exemple. De nouveaux termes étrangers ne feront que passer, d'autres feront naître des équivalents en français, et d'autres mots anglais enfin seront complètement assimilés par les locuteurs francophones.
Dans cette partie de l'article, nous allons parler des nouveaux anglicismes que nous utilisons en français. Il faut savoir que les néologismes et anglicismes sont régulièrement consignés et décriés sur le site de l'Académie française. Cependant, il faut bien savoir aussi que les positions de l'Académie française sont pour le moins conservatrices. Il est intéressant de suivre leur avis, sans nécessairement le prendre pour argent comptant.
Prenons un exemple d'anglicisme, fréquemment employé dans le monde professionnel et dont l'usage est critiqué par l'Académie : "staff". Oui, on peut tout à fait dire "équipe" à la place. Ou "personnel", selon la situation. Mais voilà, l'usage de "staff" est très fort. Des néologismes sont même apparus à partir de l'anglicisme. Il est courant de lire ou entendre une phrase comme : "Notre entreprise est staffée pour accueillir ce type d'événement". Ce qui signifie que le personnel est assez nombreux.
Pratique, oui, peu élégant, aussi. Mais au-delà du jugement, il y a une réalité : l'anglais est toujours la langue du business (oups, "des affaires"), une langue tournée vers l'action, vers le "faire". Le français en revanche est une langue analytique, moins… "straight to the point". Alors certainement, des anglicismes comme "staffer", "business", "marketplace", "meeting", donnent à votre discours une certaine coloration. Et les emprunts à l'anglais sont extrêmement courants, notamment dans le monde professionnel, où la manière de parler inclut un grand nombre d'expressions anglaises.
Quels sont les risques ? Le risque principal est de vous couper d'une partie de vos lecteurs. Un anglicisme parfaitement intégré au vocabulaire français ne posera pas de problème. En revanche, un anglicisme trop proche du jargon peut générer de l'incompréhension, et potentiellement un sentiment de défiance par rapport à votre marque. Cela peut vous donner une image un peu snob, distante, voire méprisante. Si c'est l'effet recherché, alors pas de problème, mais avouons que c'est rarement le cas.
L'essentiel est d'être compris par votre public cible
Dans un monde idéal, ce serait en fait votre unique préoccupation. Ainsi par exemple, si vous savez que vos lecteurs sont des professionnels aguerris du webmarketing (tiens, un anglicisme), vous pouvez utiliser sans difficulté des anglicismes comme "trigger", "search", "inbound marketing" et j'en passe.
D'ailleurs, pour avoir vécu cette situation, il est très difficile et frustrant d'expliquer un plan d'action SEO à une personne qui n'a aucune notion en la matière. On lui parle de "backlink", "crawler", "sitemap", "netlinking" et "keyword", ce qui n'évoque rien pour une personne novice. Là, pour être compris, il faut expliciter chaque notion, puisque même le mot traduit ne suffira pas à comprendre réellement de quoi il est question. Même une personne bilingue, qui comprendra le sens des mots, ne comprendra pas immédiatement les mécanismes techniques du métier.
Lorsque vous produisez du contenu sur le web, le SEO peut être un prisme qui va vous aider à préférer un terme à un autre. Attention, il s'agit ici d'un arbitrage, dans un contexte où l'un ou l'autre des termes (un terme français VS un anglicisme) ont autant de chances d'être correctement compris. Dans le cas contraire, c'est-à-dire si l'anglicisme a moins de chances d'être compris, il me semble qu'il ne faut pas hésiter, et utiliser les mots français. Et vice versa.
Pour comparer les volumes de recherche prévisionnels pour un mot-clé, vous pouvez utiliser l'outil de planification de mots-clés de Google, qui est gratuit. L'outil Google Trends vous permet de comparer la notoriété de plusieurs sujets, sur un territoire donné. Les résultats fournis par ce type d'outil doivent toutefois être analysés minutieusement. Il peut exister de nombreux biais conjoncturels qui peuvent fausser les résultats.
Si l'on reprend le cas cité plus haut, sur l'utilisation de "staff" ou de "équipe", voyons ce que nous donne Google Trends.
Pour conclure, lors de la rédaction de vos contenus web, posez-vous toujours les questions suivantes : À qui s'adresse mon texte ? Quels sont mes objectifs ? En restant lucides par rapport à vos besoins, et grâce à une bonne compréhension des enjeux, vous saurez adapter le niveau de langage et la technicité à votre public cible. Vous pouvez également vous faire accompagner par un consultant éditorial pour vous aider à bâtir une stratégie éditoriale, et décider des modalités de communication sur votre site.
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Et si vous nous en disiez un peu plus sur vos projets, vos besoins et vos ambitions ? Nous pourrons échanger et vous proposer un accompagnement taillé sur mesure !
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